Pour Romany, la route a été longue avant de devenir première danseuse de la compagnie d’envergure internationale du Royal Ballet. Elle se rappelle comme si c’était hier du déclic qu’elle a eu en voyant à la télévision le ballet « La belle au bois dormant » : « C’était un samedi, le 13 mai 1995. J’avais dix ans et je dansais sur cette vidéo dans le salon. » Le rôle principal d’Aurore, tenu par la célèbre danseuse Viviana Durante, l’a profondément fascinée. « À un moment donné, je ne faisais plus qu’un avec Aurore. J’ai su à ce moment-là que je voulais danser toute ma vie, et rien d’autre », relate Romany avec passion.

Les parents de Romany nourrissaient des sentiments partagés à l’idée d’envoyer leur fille dans l’école du Royal Ballet de grande renommée. « Mes parents n’auraient jamais imaginé envoyer leur enfant à l’internat - mais j’étais une jeune fille particulièrement déterminée », admet-elle en riant.

Romany a réussi le concours d’entrée à l’âge de onze ans. Au début, l’atmosphère de cet internat l’impressionnait terriblement : « C’était un endroit qui respirait le ballet, et toute personne admise dans ce bâtiment avait pour unique ambition d’appartenir aux meilleurs. » Romany s’est montrée tenace et s’est battue. Parmi les 27 jeunes filles admises en même temps qu’elle, elle est la seule à avoir intégré le Royal Ballet à 18 ans.

Son engagement par le Royal Ballet a été pour Romany comme un rêve devenu réalité. Elle se souvient exactement de ce qu’elle a ressenti au moment de son admission : « Mon cœur s’est arrêté de battre ! » Elle l’a vécu comme un choc, car cela faisait des années qu’elle travaillait dans ce but. Elle pouvait à peine y croire, si bien qu’elle a failli quitter la pièce. « Quand nous sommes retournés au cours de danse, et que j’ai recommencé à danser, j’ai compris que c’était ma destinée, j’étais à ma place. »

Le Royal Ballet de Londres fait partie des meilleures compagnies du monde. C’est ici que se dessinent les normes du ballet classique. Pour Romany, cela signifie de longues heures d’entraînement, six jours par semaine, et une discipline d’acier. En période de représentations, sa journée de travail commence à 10 h 30. Elle a une pause de deux heures à 17 h 30, puis la représentation de trois heures se poursuit jusqu’à 22 h 30. Les journées sont longues.

Danser sur les pointes est une forme d’expression globale exigeante pour l’ensemble du corps. Les pieds sont les plus sollicités puisqu'ils portent la charge principale. C’est pourquoi il faut les maintenir au chaud en permanence à chaque pause pour prévenir les blessures et aussi « en raison de leur flexibilité, de leur souplesse et de leur réactivité », explique Romany. « J’utilise beaucoup de chaussettes et des Moon Boots toutes douces pour garder mes pieds toujours au chaud. »

Après l’entraînement et les représentations, les soins des pieds se poursuivent à la maison. Pour Romany, cela passe aussi par le port de Birkenstock, car elles représentent « le confort ultime pour mes pieds ». Elle connaît les Birkenstock depuis toute petite puisqu’à trois ans déjà, elle avait l’habitude de glisser ses pieds dans celles de son père.

Aujourd’hui, elle ne les porte pas par nostalgie mais par pure nécessité et « parce que mes pieds sont d’une importance capitale pour moi. Et mettre des pointes équivaut à les maltraiter. Il est donc essentiel d’en prendre soin chaque fois qu’ils ne sont pas enfermés dans des chaussons ! » Le cou-de-pied et les orteils, fortement contraints dans les pointes, peuvent se détendre tout en étant correctement maintenus. « C’est comme si les Birkenstock s’adaptaient aux pieds », nous dit Romany, en un mot, elles sont l’exact opposé des pointes. « Elles garantissent l’équilibre dans ma vie » ajoute-t-elle en riant.

Elle porte sa paire actuelle depuis 15 ans déjà.

Les soins des pieds sont incontournables pour les porteurs de pointes. Certains utilisent de la glace pour soulager leurs pieds douloureux et enflammés le soir. Romany préfère quant à elle plonger ses pieds dans l’eau chaude pour les ramollir. Elle suit les conseils d’un podologue spécialisé pour les soins de peau et renforce les ongles de ses orteils avec de l’huile d’amande douce et de la teinture d’arnica.

À cela s’ajoute une technique de massage très spéciale : Romany fait rouler la plante de ses pieds sur une série de balles de différentes tailles. Cette méthode peut s’avérer désagréable, voire douloureuse, mais elle contribue à détendre les muscles des pieds. Ce programme fait partie du quotidien de la danseuse.

Pour finir, nous avons demandé à Romany combien d’heures elle a passé jusqu’à présent avec des pointes aux pieds. Après un rapide calcul, elle a comptabilisé le nombre incroyable de 30 000 heures environ, années de formation comprises.

Pour en savoir plus sur le Royal Ballet : http://www.roh.org.uk